Focus stacking : qu’est-ce que c’est et comment le réaliser

L’une des difficultés majeures à laquelle doit faire face un photographe, lorsqu’il s’adonne à la macrophotographie, c’est la faible profondeur de champ. Comment parvenir à faire la mise au point sur tous les éléments qu’on souhaite si l’on a une marge de manoeuvre très réduite ? Cela paraît incroyable mais il existe bel et bien une technique qui permet d’afficher ce résultat : on parle de focus stacking ou d’empilement de mises au point. Vous voulez savoir comment la maîtriser ? Découvrez en quoi consiste la technique du focus stacking et comment elle se réalise pour vous permettre de l’appliquer sur votre prochaine séance photo.

Le focus stacking ou empilement : qu’est-ce que c’est ?

Le focus stacking ou empilement d’images est une technique qui consiste à prendre plusieurs photos en faisant la mise au point sur un même objet, sans déplacer l’appareil photo mais en changeant la distance de mise au point pour augmenter la profondeur de champ et réussir ladite mise au point sur tout ce qu’on veut : le résultat final est en effet la fusion de toutes ces images.

Photo : Bobby McKay

De cette manière-là, on obtiendra une mise au point correcte du premier au dernier plan de la prise, quelle que soit l’ouverture de diaphragme employée.

Photo : Bobby McKay

Quand utiliser la technique ?

Vous êtes sûrement en train de vous demander : « Et quand est-ce qu’il convient d’employer la technique du focus stacking ? » Pour que cela soit bien clair pour vous, il faut nous pencher sur la notion de profondeur de champ. La profondeur de champ est la distance qui reste complètement mise au point, du point où nous partons pour faire la mise au point jusqu’aux différents plans de l’image. Les facteurs qui déterminent la profondeur de champ de l’image sont au nombre de quatre :

Taille du capteur

Les capteurs les plus grands (comme celui d’un appareil photo Full-Frame) présentent une plus grande profondeur de champ. C’est le seul facteur sur lequel on peut jouer avec notre appareil pour modifier la profondeur de champ.

Diaphragme

À plus grand nombre F, plus grande profondeur de champ. Par conséquent, un diaphragme plus fermé favorise la prise en compte d’une plus grande partie du cadre dans la mise au point.

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Distance focale

Plus la focale de l’objectif sera grande, plus la profondeur de champ sera réduite et inversement. Vous obtiendrez alors une plus grande profondeur de champ en utilisant un 20 mm plutôt qu’une focale de 200 mm.

Distance du sujet

Lorsqu’on rapproche l’appareil photo du sujet, la profondeur de champ diminue, il vous faudra donc vous éloigner de ce que vous allez photographier si vous voulez augmenter la profondeur de champ. Pour ce qui est de la macrophotographie, où vous devez vous tenir très près du sujet, cela devient compliqué, vous devrez sensiblement refermer le diaphragme.

Photo : Gilles San Martin

Même si dans la plupart des cas, lorsque vous voudrez augmenter la profondeur de champ, il est généralement conseillé de fermer le diaphragme, notez bien que la meilleure chose à faire consiste à déclencher en utilisant l’ouverture optimale ou soft spot de votre objectif (en général, c’est le diaphragme à ouverture moyenne).

Cela dit, le fait d’utiliser le soft spot de votre objectif peut s’avérer incompatible avec l’augmentation de la profondeur de champ sur les appareils photo. Et même lorsque vous utiliserez la distance hyperfocale, qui vous garantit une mise au point à l’infini, la netteté de l’image ne sera jamais la même que si vous avez recours à la technique d’empilement photographique ou focus stacking. C’est la raison pour laquelle on l’emploie beaucoup en macrophotographie et en photographie de produits.

Photo : Gabriel González

Photo : Peter Mackey

Matériel nécessaire

Pour réaliser correctement la technique du focus stacking, il vous faudra certains accessoires :

Objectif

On peut appliquer cette technique avec différentes sortes d’optiques, même si ce post est davantage orienté vers les objectifs macro. Bien entendu, pour des questions de budget, tout le monde ne peut pas se permettre l’achat d’un objectif macro mais bien heureusement, il existe des alternatives très économiques pour des résultats tout aussi excellents. Parmi ces options, on trouve la lentille de conversion macro Raynox DCR-250. En fait, il s’agit de l’objectif macro le plus populaire du marché grâce à son facteur de conversion de +8 dioptries. Et il est très simple d’utilisation : il suffit de le placer sur la partie avant de votre objectif et il agira comme une loupe, en agrandissant tout ce que vous voudrez photographier.

Trépied

Il est obligatoire pour réaliser cette technique car l’appareil photo doit rester fermement fixé et immobile à tout moment. Le trépied doit être robuste et très stable, le Gloxy GX-T66662A se présente donc comme une sérieuse option. Son excellent rapport qualité-prix et sa colonne centrale réversible en font le trépied idéal en macrophotographie.

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Déclencheur sans fil

C’est la meilleure manière d’éviter les vibrations lorsque vous presserez le déclencheur. Grâce à sa technologie infrarouge, vous pouvez utiliser la télécommande Gloxy METi. Il est disponible pour les appareils photo Canon, Nikon, Pentax, Panasonic, Sony, Sigma, Olympus, Fujifilm, Samsung et même pour les dispositifs iOS.

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Logiciel d’édition

Un software comme Photoshop ou autre vous permettra d’aligner les couches et de les fusionner de manière automatique.

Objet ou sujet statique

Au moindre changement, on perd le focus stacking, c’est la raison pour laquelle l’objet ou le sujet à photographier doit rester complètement statique. Dans le cas de la macrophotographie, si l’on veut prendre des clichés de la végétation, on veillera bien à ce qu’il n’y ait pas de vent et pour faire le portrait d’insectes, on devra les immortaliser « endormis ». Ce dernier point est sujet à controverse car certains photographes n’hésitent pas à les endormir avec de l’éther ou bien les photographient morts, directement.

Photo : Thomas Bresson

Comment réaliser le focus stacking ou empilement d’images étape par étape

Une fois que vous aurez rassemblé tout le matériel spécifique et que vous disposerez de votre sujet à photographier, voici les étapes que vous devrez suivre. Soyez attentif !

Étape 1 : utilisez un trépied

Avant toute chose, placez votre appareil photo sur un trépied, en prenant bien soin de ne pas faire bouger l’appareil ni l’objectif entre deux prises car il est primordial que le cadrage soit exactement le même, c’est en effet de ce dernier que dépendra le succès ou l’échec de l’empilement. Une fois l’appareil photo raccordé au trépeid, utilisez un câble-déclencheur pour éviter les vibrations.

Étape 2 : faites une configuration manuelle

Réglez les paramètres de l’appareil manuellement, de façon à ce que les valeurs entre deux prises soient exactement les mêmes. Ecartez le recours aux modes de priorité à l’ouverture ou à la vitesse, susceptibles de modifier le résultat de la photo. Rappelez-vous, il faut que toutes les prises soient exactement les mêmes, à l’exception de la mise au point. Essayez d’utiliser un ISO faible car vous utilisez l’appareil sur un trépied, et optez pour le diaphragme correspondant au soft spot de votre objectif.

Étape 3 : effectuez plusieurs prises

Faites la mise au point et déclenchez. C’est justement là que réside le secret d’un bon empilement. Réglez la mise au point sur différentes positions entre la première et la dernière prise, de façon à ce que le premier plan apparaisse sur la première photo et le plan le plus éloigné de l’image, sur la dernière. Pour ce faire, changez de mise au point entre chaque déclenchement, en utilisant soit la bague de mise au point manuelle soit les différents crans de mise au point de l’appareil photo. Une fois l’appareil sur le trépied, il vaut mieux recourir à une mise au point manuelle, dans la mesure où elle vous permettra un plus grand contrôle. Entre 10 et 12, c’est un bon nombre de photos pour un empilement. Toutefois, vous pouvez pousser jusqu’à 20 le nombre de clichés pour un résultat optimal.

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Étape 4 : retouchez les photos

Procédez à l’empilement avec l’un ou l’autre des logiciels prévus à cet effet. Lors de cette dernière phase, il s’agit de rassembler toutes les prises en une seule pour que le résultat soit une image hyper mise au point. Pour cela, vous pouvez vous aider de Photoshop ou d’autres softwares comme Combine ZM, Helicon Focus ou encore PhotoAcute.

Photo : Thomas Leth-Olsen

Alors, comment vous trouvez la technique du focus stacking ? Est-ce que vous l’avez déjà utilisée ? Maintenant que vous savez en quoi elle consiste et comment la réaliser, vous envisagez de la mettre en pratique ? Retrouvez aussi notre article qui traite de cette technique appliquée aux photos de paysages.

Laissez-nous vos impressions dans la partie des commentaires et si vous souhaitez partager vos clichés réalisés à partir de cette technique, ma foi, ils seront plus que bienvenus !

Photo principale : Kain Kaiju

Article original (traduit de l’espagnol) : Daniel Santos Megina

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