Test comparatif : Irix 15mm vs Samyang 14mm
Depuis qu’on m’a proposé de réaliser un test comparatif entre ces deux objectifs, j’ai eu la sensation que cela n’allait pas être facile de rédiger ce post car j’ai été très satisfait par les deux objectifs et j’ai pu obtenir de magnifiques clichés. Comparer « deux êtres chers », c’est compliqué mais je vais tâcher d’être le plus objectif possible car des différences, pour en avoir, il y en a. Avant toute chose, posons les bases : j’utilise actuellement un appareil photo Canon à capteur Full Frame, autrement dit de taille complète ou comme on dit traditionnellement, de 35 mm. Plus précisément, le modèle est un Canon EOS 6D. Les deux objectifs, le Samyang comme l’Irix, possèdent une monture Canon EF mais ils peuvent aussi être utilisés avec des appareils Canon au format APS-C avec le facteur de recadrage 1,6x bien connu, en plus de pouvoir être installés sur des appareils Canon Full Frame. J’ai bien à l’esprit le fait qu’il existe deux versions de ces objectifs pour d’autres types de montures mais je vous conseille de visiter les sites web respectifs des deux fabricants pour vous assurer de bien connaître les différentes montures disponibles. J’ai eu l’objectif Samyang 14 mm pendant plus de deux ans. Deux ans où il n’a quitté mon sac à dos à aucun moment car, en tant que photographe spécialisé dans les paysages depuis le premier jour, j’en ai fait l’un de mes outils préférés. Je vous l’ai dit, je prenais de très bonnes photos avant (c’est mon avis, bien sûr) avec cet objectif. Toutefois, j’ai toujours remarqué qu’il lui manquait quelque chose, pas au niveau de la netteté ni de la résolution mais sur certains aspects optiques, ainsi que dans la maniabilité dans l’utilisation. Pour l’expliquer autrement, j’avais besoin de prendre mon temps pour prendre correctement une photo avec le Samyang et parfois, je ratais l’instant « magique » parce que je m’occupais de la configuration ou je faisais des tests. Il y a quelques mois, est arrivée l’info des nouveaux objectifs Irix, à la focale quasi identique que le Samyang, et étaient annoncée toute une série d’avantages qui pourraient améliorer l’expérience de travailler avec un ultra grand angle. Ces détails-là et d’autres seront décortiqués et commentés au fil de l’article. On commence avec le test comparatif de l’Irix 15 mm et du Samyang 14 mm. Les objectifs que je vais comparer sont l’Irix 15 mm f/2.4 Blackstone et le Samyang 14 mm T3.1 VDSLR IF ED AS UMC. Ce Samyang est la version cinéma, un peu différente, de la version photo « normale ». Il affiche le même comportement dans la capture de photos car ils partagent tous deux la même construction optique. Les différences résident dans la construction physique des bagues de mise au point et de diaphragme, qui comportent des rainures pour l’assemblage de systèmes Follow Focus. Par ailleurs, le diaphragme est continu, sans sauts d’une valeur de diaphragme à une autre. Cela est spécifique à l’enregistrement vidéo car il vous permet de modifier l’ouverture sans que l’on sente les sauts, et les changements de luminosité ou de profondeur se font progressivement.Mécanique comparative
Bien que je sois ingénieur-technicien et que j’explique en permanence à mes élèves comment sont réalisés les tests techniques en laboratoire, j’ai pensé que pour vous inonder de données sur les différents objectifs, leurs marques respectives sont déjà là. Je vais réaliser un test comparatif réel entre l’Irix et le Samyang, ou du moins je vais essayer et je vais aller prendre des photos dans ma ville avec les deux objectifs. Je comparerai l’expérience de travail avec l’un puis l’autre. Je serai le plus impartial possible, je publierai des photos de tout et j’espère que cet article vous aidera à tirer vos propres conclusions.Différences physiques
Volume et Poids
Les différences physiques sautent aux yeux. L’Irix est plus volumineux que le Samyang mais si on retire le pare-soleil du premier, les différences sont moindres. Alors ne croyez pas que l’un va prendre plus de place que l’autre. En ce qui concerne le poids, sur ma balance de cuisine, l’Irix affiche 693 g et le Samyang 574 g. Dans les deux cas, avec les caches arrière installés mais sans les caches avant. La différence de poids, d’un peu plus de 100 g, n’est pas déterminante. Aucun objectif n’est léger. Toutefois, la construction du boîtier de l’Irix Blackstone est complètement métallique, même la bague de mise au point, tandis que le boîtier du Samyang est presque complètement fabriqué en plastique, de bonne qualité mais pas aussi résistant. En fait, lorsque vous avez l’Irix Blackstone entre les mains, vous avez la sensation qu’il est quasi indestructible et que vous allez même pouvoir lui planter des clous (bon, d’accord, j’exagère). En l’occurrence, le Samyang pourrait être davantage comparable à la version « légère » de l’Irix, appelée Firefly, également fabriquée en plastique.Le pare-soleil
Le pare-soleil compte parmi les accessoires les plus importants pour les objectifs car ils servent non seulement à empêcher l’entrée de lumière indésirable mais ils remplissent également une fonction de protection de la lentille. Sur les deux objectifs, le pare-soleil est en forme de pétale mais dans le cas du Samyang, il est fixé à l’objectif alors que celui de l’Irix peut être placé, retiré ou retourné. Même s’il est vrai que le plastique du Samyang peut sembler un peu plus résistant que celui de l’Irix, le fait qu’il soit fixe s’avère un vrai inconvénient, pour les raisons suivantes : 1. Cela va nous empêcher d’utiliser un porte-filtres ordinaire et on devra recourir à un porte-filtres spécifique à cet objectif, qui sera fixé au pare-soleil au lieu du pas de vis de l’objectif. De plus, cela nous obligera à utiliser des filtres de plus grande taille, ce qui augmentera les dépenses consacrées à ces porte-filtres et filtres, comparé à l’Irix. 2. Le fait de pouvoir retirer le pare-soleil va me permettre de pouvoir ranger l’objectif dans mon sac à dos, il occupera ainsi moins de volume et d’espace. Par ailleurs, dans le cas de l’Irix, le pare-soleil tient parfaitement à l’envers pour éviter de le perdre dans le sac à dos. 3. Si jamais un mauvais choc casse le pare-soleil (j’ai vu plus d’un camarade à qui c’est arrivé), sur le Samyang, on devra le « bricoler » pour arranger les dégâts. Mais avec l’Irix, on peut acheter un nouveau pare-soleil. Enfin, un autre avantage du design du pare-soleil de l’Irix, c’est la possibilité réelle de monter des filtres circulaires à visser de 95 mm de diamètre), dont on pourra facilement accéder à la configuration à travers une « petite fenêtre » finalement réalisée sur le pare-soleil. Je comprends bien que beaucoup de camarades doivent penser que ces détails ont peu d’importance car ils n’ont pas l’habitude de se balader avec des porte-filtres ni des filtres (et ils ne cassent pas souvent les pare-soleils des objectifs, loin s’en faut). Cependant, lorsqu’on achète un objectif ou autre, je crois essentiel de penser à l’avenir car ce sont des éléments qui durent de nombreuses années. Alors si aujourd’hui, vous n’utilisez pas encore de filtres de ce type d’éléments (comme moi), l’évolution logique, comme photographe, c’est presque toujours d’y venir. Ainsi, de ce point de vue-là, si l’on pense à long terme (pour ceux qui ne l’utiliseraient pas encore), l’Irix me semble une bien meilleure option que le Samyang.Différences optiques
Dans un test comparatif entre l’Irix 15 mm et le Samyang 14 mm, en bons objectifs, ne pouvait manquer la performance de leurs lentilles. Penchons-nous sur les capacités optiques et les différences entre un type de lentille et un autre. On va diviser cette partie en 6 aspects : focale, netteté et/ou résolution, aberrations chromatiques, flares, vignettage et déformation de la lentille.Focale : 14 mm vs 15 mm
Sur un forum, un photographe m’expliquait que sur ces distances focales-là, 1 mm, ça faisait une grosse différence et que ce n’était pas la même chose de disposer de 14 mm de focale que de 15 mm. Et c’est vrai, il existe une différence. J’ai pris deux photos (quatre au total) pour que vous compariez les distances focales à différents moments et de cette façon, vous pourrez tirer vous-même vos propres conclusions.Pour agrandir les images, cliquez dessus. Pour revenir, cliquez sur « page précédente »
Comme vous pourrez le constater sur la photo, les différences sont bien là mais du moins de mon point de vue, elles sont anodines, encore plus s’il s’agissait d’un paysage à ciel ouvert.Vous pouvez voir les images dans une plus grande résolution en cliquant dessus. Pour revenir, cliquez sur la flèche de la page précédente dans votre navigateur
Comme on peut le voir, les différences sur ce type de cadre sont quasiment inexistantes. Si on a besoin d’en mettre un peu plus dans le cadre, on le mettra.Netteté / Résolution
Les deux objectifs se caractérisent par une grande résolution sur toute la zone centrale, à diaphragmes intermédiaires. Toutefois, lorsqu’on passe à des ouvertures maximales, les choses changent. Ainsi, même si celle du Samyang est très bonne, celle de l’Irix, bien qu’il bénéficie d’une plus grande ouverture maximale, est supérieure sur les extrémités de l’image. Comparons d’abord les objectifs sur une zone de diaphragme centrale, avec l’idée d’augmenter la profondeur de champ. On a pris la photo à f/8 avec les deux objectifs, avec l’appareil monté sur le trépied pour des prises aux conditions les plus similaires possibles. On observe que sur la zone centrale de l’image, il n’y a pas beaucoup de différences entre les objectifs. On peut se risquer à dire que l’Irix est un petit peu plus net mais là, c’est compliqué de pencher pour l’un ou l’autre.Cliquez sur les images pour les agrandir
La netteté est en général très bonne avec l’un comme l’autre.Cliquez sur les images pour les agrandir
Mais si l’on observe les coins, on se rendra compte du fait que le Samyang souffre d’une perte évidente de résolution et de netteté, les détails apparaissent en effet un peu flous et sacrifiés.Cliquez sur les images pour les agrandir
Sur l’objectif Irix, la résolution reste constante et on peut constater à quel point il y a le même niveau de détails dans les coins qu’au centre.Cliquez sur les images pour les agrandir
Sur les photos suivantes, vous pourrez voir qu’à ouverture maximale, l’Irix se comporte nettement mieux. Si vous observez bien ces plantes, vous remarquerez un manque de définition sur toutes les feuilles.Cliquez sur les images pour les agrandir
Même en tenant compte de la faible profondeur de champ qui ne donnera donc pas le même niveau de mise au point sur toutes les feuilles, on peut voir que la texture desdites feuilles du cliché pris avec l’Irix, est plus nette.Cliquez sur les images pour les agrandir
Enfin, je vous l’ai dit, les différences sont légères mais elles existent, tout dépend du niveau de détail dont on parle et de ce que l’on veut obtenir, bien entendu. Autrement dit, les deux objectifs sont magnifiques pour ce qui est du détail et de la résolution. Je ne veux absolument pas dénigrer le Samyang, bien meilleur que de nombreux objectifs de marques plus connues, mais la netteté et la résolution de l’Irix sont, en un seul mot, incroyables.Aberrations chromatiques
Concernant les aberrations chromatiques, on peut dire qu’on est face à deux objectifs qui se défendent très bien à ce niveau-là. Ils ne génèrent généralement pas d’aberrations de couleur sur presque toutes les photos. J’ai forcé la situation pour tenter de mettre en évidence les aberrations chromatiques sur les deux objectifs. Comme toujours, avec des situations similaires dans la prise. Les aberrations apparaissent généralement sur les extrémités des images, dans des situations de contre-jour ou de fort contraste, ainsi que sur les bords des éléments « fins », tels que des branches d’arbres ou des antennes, etc. Une fois tout cela à l’esprit, je me suis mis à l’œuvre. Comme vous pourrez le constater, dans l’exemple de Samyang, mis a part le manque de définition sur les extrémités déjà mentionné, on peut observer comment elles s’esquissent peu à peu, des aberrations chromatiques de couleur verte du côté gauche des branches et pourpres du côté droit.Recadrage :
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Dans le cas de la photo prise avec l’Irix, la netteté est incroyable, je vous l’ai dit, mais en plus, on ne constate aucune aberration sur les bords des branches ni sur ceux des feuilles.Recadrage :
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Attention : j’ai cherché volontairement l’apparition de ces aberrations et même ainsi, il y en avait très peu sur le Samyang et aucune sur l’Irix.Flares
Les flares et les scintillements sont pratiquement inévitables sur les objectifs à focale grand angle. Les focales de 14 mm et 15 mm de ces objectifs, respectivement, rendent très difficiles l’élimination totale des éclats et brillances surtout s’il y a une lumière très ponctuelle et frontale sur la prise. Les deux objectifs résolvent très bien ces flares, ils réduisent leurs effets, tout en évitant de toucher à des éléments trop évidents qui rendraient la photo inutilisable. Aussi bien sur l’un que sur l’autre, il s’agit de déplacer petit à petit le cadre jusqu’à ce que le reflet ou le scintillement en question disparaisse de la prise.Cliquez sur les images pour les agrandir
J’ai pris cette photo avec la mise au point à l’infini, avec le diaphragme fermé au maximum. Mais la photo prise avec le Samyang est à 1/200 et sur l’Irix, à 1/100. Et au-delà des petits flares qui parcourent l’image en diagonale, du soleil jusqu’au coin inférieur droit, on observe deux détails supplémentaires : Le premier, c’est que je dois nettoyer le capteur de l’appareil photo parce qu’on aperçoit une série de « petits canards qui nagent » dans l’estuaire de Huelva (Espagne), en forme de petits cercles. Mais avec tous ces changements d’objectifs sans prendre trop de précautions, la poussière a sûrement dû s’introduire dans une partie du capteur de mon Canon EOS 6D. J »admets que j’ai éliminé les plus voyants sur Lightroom, un peu par honte. Et je peux vous assurer que c’est la seule retouche que j’ai faite de tout l’article. En fait, on peut même voir que sur ces photos prises à la main, j’ai un peu tordu l’horizon sur la photo du Samyang. La seconde chose, c’est qu’on voit bien les petites lamelles formées par les diaphragmes de nos objectifs. Si l’on observe bien l’étoile formée sur le soleil du Samyang, elle est de six branches mais sur celui de l’Irix, elle en a neuf (on ne compte que les branches longues). En quoi cela va-t-il affecter mes images ? Eh bien cela va jouer sur le bokeh de nos photos : avec l’Irix, il sera plus circulaire et de plus grande qualité. Et les étoiles des scintillements lumineux seront plus spectaculaires aussi.Vignettage
Le vignettage des deux objectifs est assez contenu. Si l’on observe les nombreuses photos de cet article, seuls ceux qui ont la meilleure vision optique remarqueront un peu d’ombres dans les coins. Mais c’est à peine perceptible et cela se corrige avec quelques réglages du vignettage sur Lightroom (un réglage qu’on n’a opéré sur aucune photo de cet article, je vous le rappelle).Déformations géométriques
La dernière qualité optique que je vais aborder mérite une attention toute particulière car il y a bien ici une grande différence entre les deux objectifs. Et non, je ne fais pas référence aux déformations typiques de perspective générées par les grand angle. Je parle des déformations des lignes qui doivent être droites mais qui, dans certains cas, deviennent courbes avec certaines lentilles, par propre déformation. L’objectif Samyang comporte une déformation géométrique caractéristique de « moustache », qui rend certaines lignes droites situées à l’horizontale courbes sur toute l’image. Mais attention : et c’est là le hic de cette déformation, il ne s’agit pas seulement d’une courbe mais bien de plusieurs. On dirait une moustache. Les déformations « normales » se corrigent facilement à l’aide du logiciel d’édition mais celle que présente le Samyang est assez difficile à corriger, je dois bien l’avouer, et elle nous occupera un certains temps sur l’édition, même en lui appliquant un des réglages prédéfinis qui existent sur le web. La photo est un JPEG tiré d’un RAW non édité. Observez l’allée des grues de ce port. Observez le bord du quai. On ne le voit presque pas et au-dessus, vous pouvez voir la ligne de l’autre bande du canal de Huelva, on dirait qu’on les a tordues encore et encore. Ceci dit, sur la photo prise avec l’Irix, les lignes apparaissent plus droites, sans déformation géométrique d’aucune sorte. La ligne de la côte n’apparaît pas du fait de la différence de focale mais il faudrait de toute façon la couper irrémédiablement avec le Samyang. Et ne croyez pas que cela n’arrive que sur cette photo-là. Si vous regardez bien les plantes dont je vous ai mis les images plus haut, le bord du mur où se trouvent lesdites plantes se voit parfaitement droit dans le cas de l’Irix, tandis qu’avec le Samyang, apparaît cette courbe de type moustache. Pour moi, qui utilise beaucoup le grand angle en photo d’architecture, le Samyang donne beaucoup de maux de tête, c’est moi qui vous le dis. En ce sens, l’Irix est un vrai plaisir, je n’ai pas besoin de perdre du temps à corriger ces déformations qui supposent un bon moment devant l’ordinateur.Systèmes de mise au point
Mise au point à l’infini et hyperfocale
Un autre point qui différencie ces deux objectifs est le système de mise au point. Les deux objectifs sont à mise au point manuelle mais l’Irix affiche des fonctionnalités qui dépassent celles du Samyang et qui font pencher la balance en sa faveur. Presque toutes les photos que j’ai ajoutées jusqu’à maintenant dans cet article, sont réalisées avec l’appareil monté sur un trépied et j’ai fait la mise au point en ayant recours à la mise au point à l’infini ou bien à travers l’hyperfocale.Parfois, quand il est impossible d’utiliser un trépied, il est vivement conseillé d’emporter d’autres accessoires de qualité pour vous permettre de stabiliser l’appareil photo en toute sécurité. Comme le Clampod Takeway T1
Bien que je n’aie pris aucune photo de nuit pour ce test comparatif de l’Irix 15 mm et du Samyang 14 mm, j’en ai tout de même pris auparavant, surtout avec le Samyang. Bien souvent, cela a été compliqué ou laborieux de rechercher la mise au point à l’infini. Parfois, je dépassais l’infini en réglant la mise au point au-delà et du coup, je ratais la photo. Avec l’Irix, en revanche, grâce au clic qui indique la position exacte de l’infini, cela ne s’est jamais produit et j’ai pu faire la mise au point sur les étoiles du premier coup. Mais même sur certaines photos de paysages comme celles du quai de la Calatilla (centre de réception des visiteurs des Marismas del Odiel, Huelva, Espagne), que je vous présentais en début d’article, la mise au point à l’infini clairement indiquée s’avère fort utile. J’ai réalisé d’autres photos de ce reportage avec le réglage sur l’hyperfocale (si vous ne savez pas ce que c’est, vous pouvez lire ce post). Pour cela, il existe une série de tableaux et/ou d’applications informatiques qui vous indiquent la valeur de distance selon laquelle vous devez faire mise au point pour que la moitié de cette distance jusqu’à l’infini soient mis au point. Les photographes les plus chevronnés savent à peu près clairement comment fonctionnent leurs objectifs et ils savent parfaitement quelle est cette distance. Le bémol, c’est que parfois, faire la mise au point s’avère compliqué (et encore plus avec un objectif manuel) à cette distance, de même que le contrôle correct de cette mise au point. Par exemple, sur cette image réalisée avec l’hyperfocale et le Samyang, je l’ai ratée de peu et j’ai manqué de distance de mise au point. Je n’ai donc pas réussi ce que je voulais, à savoir faire la mise au point à la fois sur la bitte d’amarrage et sur l’autre rive. Peut-être que cela ne se voit pas bien sur la photo à cause de la taille réduite de la copie pour Internet mais la bitte d’amarrage nº36 est mise au point mais ni le bâtiment d’en face ni les marais salants n’ont de mise au point adéquate. En revanche, ce qui apparaît bien à l’image, c’est la déformation géométrique abordée précédemment. En revanche, avec l’objectif Irix, la prise de photos avec le recours à l’hyperfocale, est très simple. Elle est en effet indiquée sur la bague même de mise au point. Vous réglez ainsi ces marques en fonction du diaphragme retenu et vous avez l’image mise au point sur l’hyperfocale, ce qui vous garantit la plus grande profondeur de mise au point possible pour cette ouverture-là. Sur cette photo, au-delà de l’absence constatée de déformations géométriques, on voit que tout le fond se trouve bien mis au point.