Des gels couleur pour flash sur les paysages industriels

S’il y a bien un type de photo qui m’attire tout particulièrement, c’est la photographie nocturne. Que ce soient les ciels étoilés, la Voie Lactée ou les paysages immortalisés à la lumière de la lune, j’adore ! En bon passionné de photographie, j’ai réalisé de nombreuses séances photo avec ces caractéristiques-là. Mais il y a une variante un peu oubliée, sur laquelle je n’avais presque jamais travaillé mais pour laquelle j’ai toujours été attiré (peut-être à cause de ma formation d’ingénieur technique industriel). Il s’agit de l’éclairage de paysages industriels avec un flash et des gels couleur pour flash. Cela fait déjà un certain temps que j’ai découvert ce type de photos, avec lequel on obtient des photos spectaculaires de paysages et d’éléments industriels (ou non) en pleine nuit, à l’aide de flashs et d’une palette de gels couleur pour flash, Certains experts, comme Mario Rubio, photographe espagnol spécialisé dans la photo de nuit, entre autres, ont produit de véritables oeuvres d’art avec ces techniques-là, d’autant plus qu’elles ont été associées au lightpainting.

Irix 11 f/4 6 s ISO 400

Depuis que j’ai acheté mon flash Gloxy Gx F990C, il y a deux ans à peu près, avec une belle collection de filtres couleur en cadeau, j’avais dans la tête l’idée de réaliser une séance de ce style si particulier. Cependant, étant donné que je ne pouvais pas enlever le flash du boitier de mon appareil photo car je n’avais pas de déclencheur à distance et faute de disposer de plus d’une source de lumière, j’avais repoussé voire écarté ce type de séance.

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Kit gels couleur Gloxy GX-G20 pour flash
  • 20 gels couleur pour créer des effets spéciaux sur vos photos
  • Compatibles avec tous les flashs en vente
  • 1 bandes de fixation pour s'adapter parfaitement à votre flash
  • Les gels sont séparés selon leur couleur et leur type
  • Jouez sur les effets et la température de couleur

Mais au début de l’été, j’ai décidé de compléter mon matériel d’éclairage portatif avec trois flashs supplémentaires. Au vu des bons résultats et de la fiabilité de mon flash Gloxy, je pris la décision de faire confiance à nouveau à cette marque en achetant ces nouveaux accessoires.

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Gloxy GX-F1000 Flash TTL HSS Sans Fil Maître et Esclave
  • 100% compatible avec les appareils Nikon et Canon
  • Le meilleur rapport qualité-prix du marché, avalisé par les experts du secteur dans le monde entier
  • Système de radiofréquence 2.4G, nombre-guide 58 (à ISO 100, 180 mm), HSS : synchronisation à haute vitesse 1/8000 s
  • Il se charge en 2 secondes, le plus rapide : ne ratez pas votre photo
  • Flash maître sans fil TTL, esclave et stroboscopique
  • Conçu pour réaliser des déclenchements en rafale
  • Peut être connecté à la batterie externe Gloxy GX-EX2500
  • Synchronisation du second rideau
  • EN CADEAU : 20 gels couleur, étui, support et diffuseur
  • Procurez-vous un flash professionnel pour le prix d'un flash économique. Convient aussi bien aux débutants qu'aux professionnels

Les nouveaux modèles haut de gamme venaient juste de sortir sous le nom de Gloxy GX-F1000C ( le « C » signifie que c’est pour les appareils photo Canon), avec les mêmes caractéristiques que les modèles précédents mais aussi avec une amélioration très importante : la possibilité d’utiliser aussi bien les flashs en mode maître qu’en mode esclave (Master/Slave) sans fil par radiofréquence.

À vrai dire, en regardant de plus près la liste des spécifications techniques, on se rend compte que ce flash comprend toutes les caractéristiques de ceux qui sont vendus à des prix exorbitants, mais à un prix plus qu’abordable. Si bien qu’avec l’argent économisé dans le but d’acheter un flash de marque Canon, j’ai fini par acquérir trois unités Gloxy et j’ai ainsi pu profiter de toutes les caractéristiques d’intercommunication entre les flashs Gloxy.

À partir de ce moment-là, avec le flash que je possédais déjà et les trois nouveaux flashs, qui incluent aussi les gels couleur pour flash, je n’avais plus d’excuses pour ne pas imiter (ou du moins essayer d’imiter) Mario Rubio et compagnie, en réalisant une séance nocturne avec un éclairage de gels couleur pour flash.

Configuration de la synchronisation des flashs

Je le répète souvent à mes élèves, les instructions ne sont pas juste là pour décorer. Ainsi, en appliquant mes propres enseignements et plutôt que de me rendre une nuit dans la nature sans avoir aucune idée du fonctionnement du système sans fil des flashs, j’ai procédé à une lecture complète du guide de l’utilisateur ainsi qu’à des tests.

J’ai ainsi appris à configurer les flashs. Ce qui est sûr, c’est que la configuration est extrêmement simple. En suivant étape par étape les instructions, on ne peut pas se tromper. Même si je crois que cela a été judicieux de faire des essais au préalable chez moi pour m’assurer du bon fonctionnement des flashs.

Configuration Maître par radiofréquence avec une configuration manuelle sur les groupes A, B et C. Manuel 1/1 en Master et éclair activé

Il existe des tas de façons de configurer les flashs mais au vu du type de séance que l’on allait réaliser, le meilleur résultat était fourni par la configuration en mode manuel, aussi bien du flash maître que des flashs esclaves. Ce qui permet d’adapter l’intensité du déclenchement des lumières de l’équipement et d’obtenir ainsi les résultats recherchés.

Le système de communication entre les unités de flash peut aussi bien être établi par radiofréquence que par système optique. Le système optique est le système de communication employé par les générations précédentes de flashs, qui obligeait les équipements à « se voir » les uns les autres pour tarnsmettre le déclenchement. A l’heure actuelle, la transmission radio utilisée par les flashs Gloxy est bien plus pratique et plus fiable. En effet, comme les flashs ne sont plus obligés de « se voir », on peut les placer dans des lieux cachés pour qu’ils n’apparaissent pas directement à l’image.

J’ai donc placé un flash en mode maître sur la griffe de mon appareil photo. J’ai créé trois groupes de déclenchement : A, B et C. Puis j’ai établi que la puissance de déclenchement se configurerait de forme manuelle sur chacun des groupes et enfin, j’ai attribué aux deux flashs esclaves un groupe différent, le B pour l’un et le C pour l’autre.

Configuration en mode esclave par radiofréquence sur le canal 1 et le groupe B programmé à 1/4 de puissance

J’ai décidé de glisser mon vieux flash Gloxy GX-F990 dans mon sac à dos, au cas où je voudrais compléter mon éclairage. Bien qu’il ne dispose pas de récepteur, on peut le configurer en mode esclave par cellule photoélectrique à la détection de l’éclair. Ainsi, au lieu d’avoir trois points de lumière, j’en aurais quatre. J’ai aussi emporté dans mon sac à dos quelques lampes pour faire un peu de lightpainting et parfaire mes images.

Choix de la scène

Une fois que je savais comment configurer l’équipement et comment communiquaient les flashs entre eux, il fallait maintenant choisir une localisation. Il fallait qu’elle soit intéressante, un endroit où l’on puisse éclairer différents éléments avec les flashs et les gels couleur pour flash. Je voulais aussi que les éléments à photographier puissent être éclairés de l’intérieur, que la lumière passe à travers de fenêtres ou d’espaces ouverts. J’avais plusieurs options en tête mais je voulais trouver le moyen de combiner l’éclairage du flash et un ciel ncoturne étoilé.

Je l’avais dit dans un précédent article, il est plus que conseillé d’être accompagné pour partir prendre des photos la nuit, tout spécialement si l’on se rend dans des endroits isolés. Non seulement parce que quelqu’un pourrait nous faire peur mais aussi parce qu’on pourrait tomber, se tordre la cheville, bref, avoir toutes sortes d’accidents, ce qui est plus probable la nuit. Alors je me suis mis à chercher un camarade pour m’accompagner. Et je n’ai pas trouvé un mais bien quatre amis !

Des amis photographes de la zone minière de Riotinto et El Campillo (province de Huelva, Espagne), qui connaissent parfaitement la zone, ainsi que quelques endroits abandonnés qui s’avèrent très intéressants pour réaliser une séance photo telle que je l’avais en tête.

Au bout de quelques kilomètres parcourus à l’aide de véhicules tout terrain, puis de quelques centaines de mètres faits à pied, mes camarades de séance et moi sommes arrivés à une gare minière désaffectée, qui faisait jadis la jonction entre Riotinto et le port de Huelva.

J’étais déjà allé à des endroits comparables à celui-ci, des lieux proches de la rivière Tinto qui sont toujours spectaculaires. Les couleurs marquantes du fleuve et des alentours se voyaient compléter par deux anciennes locomotives à l’abandon dans cette gare désafectée. Comme tout droit sorties d’un film post-apocalyptique. Mais un ancien bâtiment, la tour de contrôle de la gare, restait étonnamment intact au beau milieu de ce paysage complètement abandonné.

La localisation rassemblait tous les critères que je m’étais fixés. Spectaculaire. Je suis très reconnaissant à mes amis de m’avoir fait découvrir ce si beau site.

L’équipe en train de faire des essais sur les distances de déclenchement par radiofréquence des flashs Gloxy GX-F1000. Les résultats ont dépassé toutes nos attentes

C’était une nuit bien particulière, une nuit de pleine lune ou presque, une lune qui finirait par surgir de l’horizon au beau milieu de la nuit. Mais avant, on pouvait admirer le coeur de la Voie Lactée, juste avant que la lune ne baigne tout le ciel de sa lumière.

La main à la pâte : gels couleur pour flash

On a décidé de commencer par quelque chose de simple, pour se familiariser par la suite avec la configuration de l’équipement et l’équilibrage des lumières, et pour enfin passer à des prises plus complexes. De toute façon, même si j’aime bien planifier les séances, je reste ouvert à des changements et des improvisations si je vois que cela permet d’obtenir des clichés plus intéressants.

Pour cette première prise, on a décidé de placer deux flashs avec un filtre rouge dans la cabine de la locomotive. Avec l’un des flashs, on éclairait la partie postérieure et avec l’autre, la partie avant, juste à côté des creux laissés par les vieux phares.

Cette photo a été prise avec l’Irix 11 mm à f/4 et 30 s. J’ai configuré le flash maître sur l’appareil photo pour qu’il n’émette pas d’éclair car il y avait beaucoup de pollution lumineuse et du coup, j’ai pensé que la locomotive serait déjà assez bien éclairée.

Après quelques déclenchements-tests pour compenser l’éclairage des deux flashs avec la lumière ambiante, le résultat nous a semblé satisfaisant car la Voie Lactée apparaissait dans toute sa splendeur sur une sorte de train-fantôme.

Pour la prise d’après, on a choisi une nouvelle approche. On a ainsi retiré un des flashs rouges de la cabine et on a changé le filtre rouge du flash par un filtre jaune, puis on a placé le flash au coeur de la locomotive.

On a installé le GX-F990C sur un trépied avec la cellule photoélectrique dirigée vers l’appareil photo avec un filtre vert. Enfin, on a activé l’éclair du flash maître de l’appareil photo avec un filtre bleu.

Irix 15mm f/2,8 30 s ISO 800

Au bout de quelques essais et après avoir compensé à distance la puissance de tous les flashs (même si pour le flash avec le gel vert, on a dû régler la puissance à la main), on a constaté que la photo était intéressante. On a tout de même voulu donner une tocuhe lumineuse à la voie ferrée, pour réhausser l’intérêt du cliché. Pour ce faire, on a installé deux lampes à la lumière violacée, avec un zoom sur l’avant et au milieu du train. Les deux collées à la voie et avec dfférentes pierres en guise de pare-soleils, pour empêcher que la lumière de la lampe ne frappe directement l’appareil photo, au rsique d’avoir des fuites.

Le résultat était alors bien plus spectaculaire, même si l’on constatait un peu de lumière « parasite » sur la partie avant de la locomotive.

On a ensuite voulu phtoographier cette espèce de tour de contrôle ferroviaire, connue sous le nom de Casa de las Palancas. L’idée consistait à donner une touche façon tour de contrôle d’aéroport, on a donc « teint » l’intérieur d’une lumière rouge. Le problème, c’est que l’accès au bâtiment est interdit au public, alors on n’a pas eu d’autre choix que de produire un éclairage juste extérieur. Pour ce faire, on a placé deux flashs sur des trépieds et directement orientés sur les vitres, de l’extérieur. Les deux flashs avec les filtres rouges correspondants. On a placé un flash sur chacune des façades du bâtiment, de manière à ce qu’elles n’apparaissent pas sur la prise, puis on a desactivé l’éclair sur le flash maìtre.

Irix 11 f4 30 s ISO

Après un déclenchement-test et un ajustement à distance de l’intensité pour compenser la luminosité des deux unités, le résultat semblait exactement le même que si l’on avait éclairé de l’intérieur du bâtiment… ou du moins, c’est ce qu’on croyait.

Lorsqu’on est allé récupérer les flashs, on s’est rendu compte que le bâtiment avait deux fenêtres latérales au-dessus des ouvertures d’où partent les différents aiguillages des voies et là, aucune trace de lumière rouge. Ce qui donnait une photo un peu fade, et les amis photographes qui connaissent le site se seraient dit la même chose en découvrant les clichés…

On a alors décidé de changer l’emplacement des flashs. On a placé l’un de ceux qui étaient montés sur le trépied et celui de la cellule photoélectrique juste dans les ouvertures du mur, en dessous des fenêtres. On a replacé le flash sur le trépied un peu plus en arrière pour lui donner plus de puissance.

Et pour éviter les lumières bizarres, j’ai décidé de serrer le cadre, j’ai troqué l’Irix 11 mm pour un zoom 24-70 f/2, 8L de Canon. Comme toujours, on a procédé à un test, avec pour résultat quelque chose de bien plus complet que sur la phtoo précédente.

EF 24-70 F2,8L à 24 mm f/2,8 30 s ISO 250

Quand il faut terminer la photo à la maison

Lorsqu’on est revenu aux locomotives, la pleine lune se trouvait déjà haut dans le ciel, avec une lumière intense. Si l’on exposait sur 30 secondes dans le but d’immortaliser la Voie Lactée, la lumière de la lune absorbait la lumière des flashs, avec des couleurs qui devenaient par conséquent peu visibles. À l’inverse, si l’on réduisait le temps d’exposition, la lumière des flashs était visible mais la Voie Lactée aurait été réduite à un léger sillage à peine perceptible.

On a donc décidé de tricher un peu et de recourir à la double exposition. D’une part, on a exposé à une vitesse « élevée » pour les prises éclairées au flash et d’autre part, on a exposé à une vitesse « réduite » pour photographier la Voie Lactée. Du coup, je savais bien que cette photo n’allait être aboutie qu’une fois revenu à la maison.

Comme je suis pragmatique et que j’aime profiter de toutes les ressources disponibles, j’ai utilisé Photoshop pour superposer toutes les captures réalisées avec les flashs pour composer une image unique qui tire tout le parti de chaque délenchement.

À l’aide du contrôle à distance, j’ai pu modifier peu à peu la puissance des flashs pour obtenir l’éclairage des parties qui m’intéressaient et écarter celles que je ne souhaitais pas.

Une fois à la maison, j’ai ouvert les quatre images sur Photoshop et à l’aide de calques, j’ai sélectionné la partie qui m’intéressait le plus sur chacune d’entre elles.

Comme toujours, on parvient à isoler les élements de son choix en coloriant en blanc ou en noir le calque.

J’ai rassemblé tous les calques et j’ai superposé la prise de 30 secondes où l’on a capturé la Voie Lactée. De plus, sur cette prise, on a même utilisé une lampe pour donner plus d’intensité à la locomotive, en particulier sur la partie supérieure, qui était restée peu éclairée avec les flashs.

Une fois alignés les calques, on recadre dans les proportions souhaitées et à l’aide d’un autre masque, on élimine la partie de la prise de la Voie Lactée qui ne nous intéresse pas car on va utiliser celle qui est éclairée par les flashs.

J’ai même décidé de profiter de la zone du bas du calque supérieur pour éliminer le bleu du sol, fruit de l’éclairage du flash maître.

Une fois obtenu le résultat désiré, je me suis mis à faire ressortir un peu plus les détails de la Voie Lactée et du reste de la locomotive à l’aide du filtre Detail Extractor, issu de la collection de filtres NIK Color Efex Pro.

Avec un autre calque, j’ai encore nuancé l’effet et je l’ai atténué dans les zones où je le jugeais opportun.

J’aime bien produire un certain vignettage, surtout sur les photos nocturnes, afin de concentrer l’attention sur le plus important. Pour y parvenir, je crée un calque de courbes, puis je le fais glisser de la zone centrale vers le bas. J’ai pu ainsi foncer toute l’image et avec le calque correspondant, je fais le vignettage sur les coins et les bords les plus intéressants à mon goût.

Et pour terminer, j’ajuste un peu la mise au point à l’aide d’un calque en mode « superposer », auquel j’applique un filtre passe-haut.

Le résultat est quelque chose d’assez bien compensé, même si l’on a eu recours à l’édition numérique. On ne va pas pour autant se présenter à un concours photo mais on a obtenu une belle image.

Une fois la séance terminée et après avoir récupéré tout l’équipement, on se rend compte que les flashs Gloxy, aussi bien l’ancien modèle d’il y a plus de deux ans que le nouveau GX-F1000, se sont admirablement bien comportés, si bien qu’ils n’ont rien à envier aux flashs beaucoup plus chers du marché. Le système de transmission par radio est une vraie merveille et vous permet de profiter d’une grande liberté de mouvement. Il ne fait jamais défaut, en tout cas il ne nous a pas lâché de toute la nuit.

Ces types de produits, les flashs et les gels de couleur pour flash Gloxy, valent vraiment la peine car moyennant un léger investissement, on obtient des équipements professionnels qui vous permettent de prendre toutes sortes de photos et de réaliser différentes séances avec une qualité maximale. Bref, un bel achat dont je tirerai encore plus parti lors de futures séances.

Merci à Herófito Rodríguez, Jose Maria Delgado Barba, Jose Manuel Fernández “Pipo” et aussi à Guillermo Fernández pour son inestimable collaboration dans la réalisation des photos qui illustrent cet article.

Texte original (traduit de l’espagnol) : Aberto Bouzón

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