Les photos d’intérieur offrent sans aucun doute des défis permanents, aussi bien pour les amateurs que pour les professionnels. Peu d’autres domaines exigent une spécialisation aussi poussée que les photos d’intérieur. Peut-être est-ce tellement clair pour vous que l’observation vous semblera banale.
Les photos d’intérieur, savamment pensées
Ce qui vient d’abord à l’esprit, lorsqu’on associe un mot au concept de photographie, c’est peut-être « moment », « instant » ou quelque chose d’étroitement lié à la « vitesse ». En résumé, « l’immédiateté » : pertinent lorsqu’on parle, par exemple, de photographie documentaire, urbaine, sportive ou encore sociale. Mais pour les photos d’intérieur, il n’y a pas de concept d’immédiateté. Clarifier cela est une bonne chose avant de rentrer pleinement dans le vif du sujet.
Contraste entre les ombres et lumières
Techniquement et fondamentalement, le défi principal consiste à trouver une solution au fort contraste lumineux entre les ombres et lumières (les fenêtres, par exemple) de l’espace intérieur que l’on va photographier, afin de parvenir à saisir le plus de détails possible, aussi bien des lumières que des ombres. Et ce n’est pas du luxe de dire qu’il faut avant tout prendre soin de la composition, dans les photos d’intérieur : préparer et ordonner l’espace pour qu’il devienne équilibré et séduisant, est tout aussi important que la résolution du contraste lumineux à proprement parler.
Pas de recette miracle pour les photos d’intérieur
Fort de ces prémisses, il est facile de comprendre que les photos d’intérieur n’ont rien d’immédiat, comme on vous le faisait remarquer plus haut. Mais restons dans le sujet : il y a des milliers de posts et de tutoriels sur internet avec des techniques infaillibles, des suggestions finales et autres afin d’améliorer vos photos d’intérieur en un éclair. Ici, vous ne trouverez rien de tout cela : je vais vous expliquer comment je mène à bien mes travaux et ce qu’il faut faire pour y parvenir.
Comment réussir des photos d’intérieur qui séduisent tout le monde ?
1. La planification : un aspect essentiel dans les photos d’intérieur
Chaque projet a son lot d’exigences : ce n’est pas la même chose de photographier un restaurant que de faire un reportage immobilier. Connaître au préalable l’utilisation qui sera faite de vos photos, et le concept/ressenti que l’on veut transmettre, c’est essentiel pour préparer votre séance (choix de l’équipement, utilisation -ou pas- du flash, post-production, etc.). Il serait également judicieux de faire un repérage de l’endroit en amont de la séance.
Exemples de photos d’intérieur professionnelles
Les photos d’intérieur suivantes font partie d’un projet réalisé pour le compte de M. Rodriguez, consultant à l’hôtel Ámare de Marbella (Espagne). Son objectif est de montrer le travail d’éclairage et d’ambiance effectué par le cabinet de consultants, autrement dit, les lumières et l’atmosphère du lieu ont la vedette et caractérisent, au sens “théâtral” du terme, les espaces.
Dani Vottero ©
Pour agrandir les images, cliquez sur chacune d’entre elles :
Dani Vottero ©
Sur ces autres photos d’intérieur, réalisées dans le cadre de différents reportages immobiliers, c’est assez évident, le concept est différent : ce qui prime ici, ce sont les lignes et les formes, ainsi que le contraste entre elles. Une grande luminosité était essentielle pour accentuer encore plus cette idée.
Dani Vottero ©
Dani Vottero ©
2. Choisir l’équipement adéquat, c’est essentiel pour les photos d’intérieur
Objectifs
À la base, il faut disposer d’un grand angle et d’un angle simple afin de couvrir des espaces plus larges ou bien plus petits (comme les toilettes, qui sont en général un vrai cauchemar), en plus d’un téléobjectif court, si jamais un quelconque détail attire votre attention. Cette optique répondra à la plupart de vos exigences :
Trépied pour les photos d’intérieur
Un bon trépied, pour pouvoir travailler sur de longues expositions. De préférence avec une rotule, et si votre budget vous le permet, prenez-la micrométrique : vous obtiendrez une meilleure précision au moment du réglage du cadre et gagnerez ainsi du temps en post-production.
Télécommande
Indispensable pour éviter les tremblements sur les expositions prolongées. Je la préfère sans fil mais c’est une question de goût 😉 Si vous n’en avez pas, le mieux sera encore de programmer le minuteur de votre appareil photo.
- Nouveau modèle sans fil à technologie infrarouge
- Télécommande intervallomètre avec fonction multi-exposition
- Fonctionne jusqu'à une distance de 5 m environ, sans câble
- Idéale pour la photo nocturne, les expositions prolongées, etc.
- Avertissements sonores, écran LED rétroéclairé et design ergonomique
- Disponible pour Canon, Pentax, Nikon, Panasonic, Sony, Sigma, Olympus, Fujifilm, Samsung et dispositifs iOS
Flashmètre manuel
En effet, mesurer les différentes zones de lumière de l’environnement à photographier est fondamental pour contrôler et équilibrer lesdites zones ; et ajoutez à cela une charte de couleurs (ces sujets étant un peu plus complexes, il vaut mieux les laisser de côté pour le moment, on en reparlera dans un prochain post).
Flashs pour les photos d’intérieur
Vous les utiliserez pour “remplir” ou bien pour éclairer de manière sélective les différents détails/sujets/segments de votre cadre si vous maîtrisez les couches et les masques sur Photoshop, puis vous monterez et fusionnerez le tout.
- 100% compatible avec les appareils Nikon et Canon
- Le meilleur rapport qualité-prix du marché, avalisé par les experts du secteur dans le monde entier
- Système de radiofréquence 2.4G, nombre-guide 58 (à ISO 100, 180 mm), HSS : synchronisation à haute vitesse 1/8000 s
- Il se charge en 2 secondes, le plus rapide : ne ratez pas votre photo
- Flash maître sans fil TTL, esclave et stroboscopique
- Conçu pour réaliser des déclenchements en rafale
- Peut être connecté à la batterie externe Gloxy GX-EX2500
- Synchronisation du second rideau
- EN CADEAU : 20 gels couleur, étui, support et diffuseur
- Procurez-vous un flash professionnel pour le prix d'un flash économique. Convient aussi bien aux débutants qu'aux professionnels
Déclencheurs
Des déclencheurs pour contrôler vos flashs à distance.
Aussi bien l’utilisation de grand angle que de focales moins angulaires (comme sur la photo), est permise pour les photos d’intérieur. Dani Vottero ©
Recourir à des optiques professionnelles capables d’apporter la correction maximum des distorsions fait la différence, TOUTE la différence.
3. Préparation de l’espace pour les photos d’intérieur
Analysez et ordonnez l’espace, détectez ce qui ne rentre pas dans le cadre et qui n’a aucune importance pour la finalité de vos photos d’intérieur, ou bien ce qui gêne la composition : n’hésitez pas à déplacer des choses et cherchez un équilibre entre elles. Faites de même avec les couleurs : s’il y a un objet qui ne s’intègre vraiment pas, retirez-le ou alors, essayez de le replacer à un endroit avec des couleurs davantage « raccord » avec ce dernier.
Dani Vottero ©
4. Commencer à réaliser des photos d’intérieur
Les ouvertures que j’utilise le plus vont de f/8 à f/11 car elles fournissent un niveau approprié de mise au point et de profondeur de champ pour la plupart des situations. Avec ces ouvertures, vous devrez travailler sur des expositions prolongées : ISO 100 en général, entre 1,5 et 10 secondes, même si ces valeurs sont à titre indicatif.
L’équipement indispensable pour les photos d’intérieur
Maintenant, il est bien clair que la télécommande sans fil et un bon trépied sont indispensables pour ces durées d’exposition 😉 Et soignez la balance des blancs : à l’intérieur, les lumières sont généralement en tungstène. De toute façon, la post-production vous permettra de la régler.
- Flash compatible avec les griffes Canon, Nikon, Sony MIS, Olympus, Panasonic et Fujifilm
- Produisez une lumière diffuse avec sa tête arrondie
- Utilisez son système sans fil pour travailler sans câbles
- Une lumière assez intense avec son nombre-guide de 42
- Permet de régler la puissance pour obtenir plus ou moins d'intensité
- Se recycle rapidement pour travailler plus vite
- Fonctionne à l'aide d'une batterie longue durée
- Tout indiqué pour les professionnels comme les amateurs
- Pourvu d'une tête rotative pour plus de mobilité
Intégrer la lumière du flash
Les flashs font office de remplissage : en général, faites rebondir leur lumière sur le plafond pour parvenir à éclairer les zones d’ombre. Compte tenu de ce que l’on vous expliquait dans le point 1, le flash n’est pas obligatoire. Et cela va même plus loin : certains déconseillent complètement son utilisation, allant jusqu’à affirmer qu’en faisant cela, vous ruinez la photo. Personnellement, je pense qu’ils se trompent : il faut intégrer la lumière du flash à la lumière ambiante, l’astuce consiste à faire en sorte que cette combinaison semble naturelle.
L’éclairage adéquat pour un gain de temps sur la post-production
Bien souvent sur les photos d’intérieur, le contraste lumineux est si fort qu’il n’y a pas d’autre choix que d’exposer séparément ombres et lumières, en assemblant par la suite en post-production sur Photoshop les deux expositions. Mais vous verrez qu’avec un bon éclairage, vous obtiendrez des résultats excellents sans être obligé d’avoir recours à la double exposition.
Dani Vottero ©
Ayez toujours à l’esprit les règles de la composition
En cherchant le cadrage, comme toujours, n’oubliez pas les règles de base de la composition. Essayez de varier les angles et les hauteurs, mais maintenez toujours l’appareil photo parallèle au plan que vous voulez photographier.
Gare aux distorsions sur les photos d’intérieur
Et ne cédez pas aux sirènes des grand angle et l’envie de couvrir plus d’espace : dans la plupart des cas, l’expression “moins vous en faites, mieux c’est” (comprendre ici une idée de sobriété) vous aidera à réussir une photo attrayante, équilibrée et réelle. En pratique, une distance focale de moins de 18 mm tend à beaucoup déformer l’image (ce qui n’est pas acceptable pour des photos d’intérieur) et à exagérer la sensation de grandeur : on peut arranger cela en post-production mais pourquoi se donner encore plus de travail ?
- Le kit essentiel que tout photographe doit avoir dans son équipement
- Il inclut un filtre UV, ND4 et polarisant circulaire
- Le filtre UV protège l'avant de l'objectif
- Éliminez les reflets avec le filtre polarisant
- Créez l'effet soyeux sur l'eau avec le filtre ND4
- Produisez des effets tout en protégeant votre objectif
- Verre optimisé, sans taches. des images toujours claires
- Le cadeau idéal pour tous les photographes
- Disponible dans les diamètres suivants : 37, 46, 52, 55, 58, 62, 67, 72 et 77 mm
Exemple
Sur cette photo, déclenchée à 15 mm, on remarque une distorsion que je vois exagérée (par exemple, focalisez-vous sur une des portes-fenêtres, elle paraît deux fois plus grande que l’autre ; ou regardez encore comment la table de nuit a l’air de “tomber”) et une sensation de grandeur trop accentuée. Cela peut attirer l’attention mais en l’occurrence, ce n’est pas en adéquation avec l’objet du cliché, apparaître dans une brochure publicitaire.
Dani Vottero ©
Si, dans tous les cas, vous décidez de foncer tête baissée avec votre grand angle, prenez comme référence les lignes verticales les plus proches des bords du viseur et faites en sorte qu’elles soient le plus parallèles possible à ces derniers, ce sera ainsi un peu plus facile de les corriger en post-production.
5. Post-production sur les photos d’intérieur
C’est la base de toutes les photos d’intérieur : cela allait déjà de soi pour moi mais on shootera au format RAW. Ou pas ? Ce qui est de toute façon indispensable :
- Corriger les déformations causées par les grand angle et les éventuelles aberrations chromatiques. Lightroom dispose d’un bon logiciel pour ce faire, qui offre d’excellentes solutions et simples. Et bien sûr, sur Photoshop, il y a aussi des outils et techniques pour cela
- Régler la balance des blancs
- “Nettoyer” les objets indésirables, d’éventuelles taches du capteur, etc.
- Définir un contraste entre les ombres et lumières
- Faire la mise au point (sélective et définitive)
Blending
Si vous avez eu recours à la technique de la double exposition, vous serez logiquement plus enclin à monter vos photos en premier. Le plus simple, et c’est ce que font pratiquement tous les logiciels comme Lightroom ou Photoshop, c’est d’opter pour le HDR : je comprends, mais non. Il y a des techniques de blending (mélanges) qui donnent des résultats beaucoup plus naturels et corrects : si vous voulez creuser un peu par vous-même, renseignez-vous sur les masques lumineux, par exemple.
J’espère que ce post vous aura amusé et que ces conseils pourront vous aider pour vos prochaines photos d’intérieur.
Texte original (traduit de l’espagnol) et photos : Dani Vottero