Comment réaliser du lightpainting avec de la laine d’acier

S’il faut citer une technique à la fois simple et éclatante, on songe tout de suite aux photographies réalisées avec des expositions prolongées. Si vous ajoutez la technique du lightpainting, vous obtiendrez des résultats brillants et si vous poussez encore plus loin la technique en utilisant de la laine d’acier, les résultats seront véritablement spectaculaires. Vous êtes de ceux qui s’émerveillent des étincelles des feux de Bengale ou qui ne ratent pas un feu d’artifice près de chez eux ? Vous allez adorer la technique photo du lightpainting avec de la laine d’acier, elle a été inventée pour vous, ni plus ni moins. Une technique brillante, spectaculaire et simple qui passionne !

Longue exposition requise

À ce titre, vous pouvez consulter un guide d’initiation sur cette technique. Nous y détaillons toutes les étapes pour réussir vos projets de lightpainting et vous proposons les meilleures photos de la toile pour vous inspirer. Personnellement, de toutes les techniques de la catégorie « lightpainting », ma préférée est sans aucun doute celle de la laine d’acier. Réaliser des photos de lighpainting avec de la laine d’acier, c’est comme disposer de centaines de feux de Bengale qui généreraient une infinité de particules lumineuses étincelantes.

Vous pourrez dessiner d’infinis sillages lumineux, selon votre degré d’habileté pour gérer les différents éléments en jeu. Comme les autres techniques de lightpainting, celle-ci se base sur l’exposition prolongée : vous laisserez votre obturateur ouvert plus ou moins longtemps pour que le mouvement de l’élément lumineux génère une série de traces lumineuses sur les photos.

Dans cet article, nous allons nous focaliser sur la laine d’acier car elle est simple à utiliser, bon marché et elle vous permettra d’obtenir des effets vraiment marquants.

Comment réaliser du lightpainting avec de la laine d’acier ?

Pour réaliser vos propres photos de lightpainting avec de la laine d’acier, vous aurez besoin d’une série d’outils et d’accessoires photo et vous respecterez les étapes suivantes dans l’ordre énoncé ci-dessous.

Équipement photo indispensable pour faire du lightpainting avec de la laine d’acier

Pour ne pas nous perdre en route, voici la liste des essentiels à emporter avec vous pour une séance de lightpainting réussie. Le photographe préparera :

Un appareil photo

Tous les types d’appareils conviennent. Le seul paramètre indispensable à observer est la possibilité de régler la durée d’exposition, quelques secondes suffisent. Ou la présence de la position B (ou mode Bulb, pour contrôler manuellement le temps d’exposition de votre appareil).

Un trépied stable

Cela semble évident mais certains trépieds ne sont pas suffisamment stables pour maintenir votre appareil parfaitement immobile durant une exposition prolongée, nécessaire pour réaliser le cliché.

Mais aussi ces quelques accessoires secondaires pour faciliter votre travail :

Un câble déclencheur

Le câble déclencheur servira à éviter les vibrations. Nous lui ajouterons un retardateur pour mettre toutes les chances de notre côté et éviter le moindre mouvement lors de l’ouverture de l’obturateur. Si vous travaillez seul, le retardateur vous permettra de vous placer pour capturer l’image. Vous pouvez également opter pour une télécommande sans fil comme la Gloxy METi, qui fonctionne jusqu’à 5 mètres de distance sans câble grâce à sa technologie infrarouge.

Il y un accessoire qui peut encore plus vous intéresser pour faire des photos de lightpainting, c’est le déclencheur Miops. Fonctionnant à la fois comme déclencheur pour appareil photo et pour flash, il peut être contrôlé à partir de votre smartphone. Il a été conçu avec 3 capteurs : lumière, son et laser.

Un objectif grand angle

Les étincelles que vous allez générer peuvent atteindre plusieurs mètres et pour cette raison, nous vous recommandons d’utiliser un grand angle ou un objectif zoom en position grand angle pour vous installer à une distance plus sécurisée.

Outils et matériel nécessaires pour réaliser du lightpainting avec de la laine d’acier

Nous allons vous décrire les éléments non photographiques nécessaires. Vous pourrez vous les procurer très simplement et facilement.

De la laine d’acier

Pour ceux qui ne la connaissent pas, c’est une sorte d’éponge à récurer faite de fins brins d’acier utilisée pour nettoyer différentes surfaces. Il existe différentes grosseurs de brins pour l’éponge et vous la trouverez également sous forme de rouleau. J’ai l’habitude de l’utiliser en rouleau pour utiliser juste la quantité dont j’ai besoin.

Instruments de support

Pour placer la laine d’acier et réaliser vos dessins lumineux. Je dispose de plusieurs dispositifs homemade et je peux vous assurer que vous n’avez pas besoin d’être ingénieur ou bricoleur. Certains ustensiles de cuisine peuvent se convertir en de parfaits instruments car ils offrent d’excellents résultats. Je pense en particulier au fouet, que vous possédez certainement en différentes tailles, pour battre vos blancs d’œufs et vos crèmes. Vous pourrez faire preuve de créativité et utiliser tout ce qui est muni d’un manche et d’une cordelette pour l’avoir bien en main et le faire tourner rapidement. La simplicité est souvent la clé.

Des ciseaux

Pour couper la laine d’acier et utiliser seulement la quantité dont vous avez besoin.

Un briquet ou des allumettes

Pour allumer votre laine d’acier, une petite flamme suffit.

Une lampe-torche ou une lampe frontale

Vous allez souvent travailler dans l’obscurité et pour cette raison, vous aurez besoin d’éclairer l’endroit ou vous travaillez. N’oubliez pas d’éteindre tous vos éclairages auxiliaires avant de réaliser votre cliché.

Des vêtements adaptés

Pour ce type de photographie, nous vous conseillons de préférer les vêtements noirs ou sombres plutôt que les clairs et faites attention aux éléments brillants qui pourraient émettre des reflets. Il est parfois difficile de ne pas laisser de traces…

Sur la photo ci-dessus, on observe parfaitement les lignes blanches du bonnet de notre « modèle ».

Les étincelles émises par la laine d’acier peuvent provoquer des petites brûlures sur vos vêtements. Pensez-y quand vous vous habillerez et choisissez un bleu de travail ou des vêtements que vous n’aimez plus trop.

Un assistant

Pour ce type de reportage, vous serez toujours content de pouvoir compter sur quelqu’un qui vous aidera à transporter votre équipement, vous donnera un coup de main pour les tâches de configuration de l’appareil (fondamental pour la mise au point) mais surtout quelqu’un prêt à se sacrifier pour poser en dessous de la pluie de métal rouge (c’est une blague mais pour être certain qu’il vous suive dans l’aventure, ne lui montrez pas de photos de cette technique avant un certain point de non-retour).

Des outils pour assurer votre sécurité

Vous allez jouer avec le feu, à petite échelle mais quand même. Sans les éléments repris ci-dessous, je vous déconseille vivement de pratiquer cette technique :

1. Des lunettes de sécurité : pour éviter qu’une étincelle de lame d’acier en feu puisse vous blesser les yeux.

2. Des gants de protection : pour manipuler l’instrument de support et éviter qu’une étincelle n’atteigne votre main.

3. Un bonnet ou un casque : pour vous protéger la tête et les cheveux.

4. De l’eau ou un élément pour apaiser les flammes : au cas où car on ne sait jamais ce qui peut arriver.

Configuration de l’appareil : paramètres de base

Lors de mes séances photo, j’ai l’habitude d’utiliser un reflex numérique mais tout ce que je vais expliquer par la suite peut s’appliquer à n’importe quel appareil, du moment que l’on respecte ces paramètres indispensables :

1. Choisissez un bon objectif basique

J’ai l’habitude d’utiliser mon objectif zoom 24-105mm ou mon grand angle de 14mm. Comme les étincelles peuvent voler, il est de bon ton de pouvoir englober le plus grand angle possible.

2. Placez votre appareil sur le trépied à l’emplacement désiré pour établir la mise au point.

La meilleure manière serait d’utiliser l’hyperfocale mais si vous n’êtes pas encore très a l’aise, vous pouvez réaliser la mise au point de manière automatique, avec l’autofocus ou manuellement grâce à la prévisualisation sur votre écran (éclairez le sujet avec une lampe-torche).

3. Comme nous allons cadrer dans différentes directions, nous ne pouvons pas régler l’ouverture du diaphragme au maximum mais plutôt à un point intermédiaire.

En cherchant l’ouverture optimale ou sweet spot de notre objectif pour obtenir une plus grande profondeur de champ. Réglez l’ouverture de votre diaphragme sur f/8. Notez au passage que certaines photos montrées dans cet article ont été réalisées avec des diaphragmes plus refermés car il ne faisait pas encore nuit noire et nous voulions à tout prix obtenir les éclats produits par la laine d’acier brûlée.

4. Les temps d’exposition varient entre 10 et 30 secondes, en fonction de ce qu’on veut éclairer et de la quantité de laine d’acier dont on dispose dans le support utilisé.

A l’instar des feux de Bengale, la laine d’acier brûle durant un temps déterminé. Si le temps d’exposition est trop long et que votre laine s’est consumée avant la fin de la durée d’exposition, vous risquez de capturer des éléments indésirables sur votre cliché comme des lumières fantômes, des ombres et énormément de bruit car le capteur, quand il travaille en exposition prolongée, génère plus de bruit.

On établira la sensibilité ISO au minimum pour éviter le bruit.

Toutes les photos de cet articles ont été réalisées avec une sensibilité ISO réduite à 100.

6. Si vous êtes seul, sans personne pour presser le déclencheur et que vous ne disposez pas d’une télécommande, n’oubliez pas d’activer le retardateur de votre appareil.

Charge du support à laine

Le support doit être rempli de laine d’acier. La manière dont on va le remplir déterminera les vols d’étincelles et les différents éclats mais aussi la durée que la laine mettra pour se consumer. Pour contrôler correctement les effets et la durée, vous devrez tenir compte de différents facteurs comme la grosseur de la laine, la taille des portions de laines placées  et enfin, si la laine est compacte ou non.

Comme norme générale, j’avancerais la suivante : placez différentes portions de laines et vérifiez que les fibres de laine soient aérées avant de les introduire dans votre support.

Processus de combustion

Une fois votre appareil placé et configuré, la laine chargée peut commencer à prendre feu grâce à des allumettes ou un briquet. Vous pouvez allumer la laine à différents endroits mais une base non loin du manche devrait faire l’affaire.

Au départ, vous remarquerez que seule une partie des fibres se consume sans faire de flammes. Si vous n’alimentez pas votre laine en oxygène, le feu ne se propagera pas et votre laine s’éteindra. Vous pourrez maintenir votre dispositif allumé seulement si vous l’agitez doucement en fonction du vent.

Capture du lightpainting avec la laine d’acier

Nous devons déterminer à quel moment nous allons presser le déclencheur. Si nous déclenchons avant d’avoir allumé la laine, nous capterons toute l’opération d’allumage. Faites donc en sorte que votre laine soit parfaitement allumée quand vous presserez le déclencheur afin de capter les plus beaux mouvements d’étincelles.

Figures basiques

En fonction des différents mouvements que vous désirez réaliser, déplacez votre support pour créer une série de lignes, formes et figures. Ici, l’imagination de l’artiste peut convertir des photos spectaculaires en véritables œuvres d’art. Pour vous aider à réaliser vos images, voici une série de figures basiques qui génèrent des formes super intéressantes, que vous pourrez combiner avec des figures plus complexes. Voici ces figures basiques :

Le cadre circulaire

Faites tourner le dispositif en face de l’appareil, parallèlement au plan focal sans modifier l’angle. Avec cette technique, vous pourrez encadrer des éléments de fond, ou le sujet qui réalise la figure et même un modèle placé devant le feu.

La sphère de lumière

Opérez comme pour le cadre circulaire mais en variant le sens des mouvements, ils ne se dirigent plus seulement à l’appareil. Vous allez créer une sphère et projeter des étincelles dans toutes les directions. Attention à l’appareil.

La spirale ou le ressort

L’appareil photo est placé assez loin du cadre et nous évoluons en même temps que le support, de gauche à droite en restant parfaitement parallèle au plan focal. Ce mouvement va générer une spirale ou ressort en fonction de la vitesse de rotation du support et du déplacement d’angle de vue adopté par le photographe. Pour obtenir de beaux résultats, respectez le plan focal.

Le toit en feu

Dans ce cas-ci, le support va tourner au-dessus de notre tête très rapidement pour se placer perpendiculairement au plan focal. Nous allons obtenir une ligne droite au dessus de notre tête, comme un toit duquel une pluie d’étincelles s’échappe.

Une fois maîtrisées ces figures de base, le reste dépendra de votre imagination : faites varier les plans, jouer avec les fonds, les flashs ou éclairages d’appoint. Si les techniques de base se révèlent déjà spectaculaires, imaginez ce que vous pourrez obtenir en combinant plusieurs éléments à la fois.

Considérations finales : prenez le maximum de précautions

Pour conclure, une chose extrêmement importante à bien garder en tête. Vous jouez avec le feu : je ne pense pas qu’il soit inutile de vous répéter que même si les étincelles s’éteignent quand elles touchent le sol, elles peuvent provoquer des brûlures si elles touchent la peau. Pour cette raison, redoublez de précautions et protégez les éléments sensibles et surtout les yeux.

Et un dernier élément très important auquel vous devrez faire attention est l’environnement dans lequel vous allez réaliser vos photos, votre décor. Il faut absolument vérifier qu’il n’y ait aucun élément présent susceptible de créer un incendie. Des feuilles mortes ou de l’herbe sèche peuvent facilement prendre feu si on n’y fait pas attention. Vous pouvez pousser les mesures de précaution : emporter un extincteur, inspection précise des lieux, réalisation par jour de pluie car avec ce genre de technique, on n’est jamais trop prudent.

Si l’on respecte ces normes de base en matière de sécurité et que l’on applique ces quelques techniques simples, on peut obtenir des photos incroyables. Comme toujours, nous avons vraiment envie de voir vos réalisations avec la laine d’acier, alors n’hésitez pas à les partager. Faites-nous part de vos questions et de vos commentaires !

Article original (traduit de l’espagnol) et photos : © Alberto Bouzón